Le comédien Alan Rickman (Severus Rogue) emporté par un cancer à l'âge de 69 ans

Comédien de théâtre popularisé par ses rôles de méchants au cinéma, mais aussi par un engagement politique généreux, Alan Rickman (Severus Rogue dans la saga Harry Potter) s'est éteint aujourd'hui à Londres, à l'âge de 69 ans.

Alan Rickman

En ce début d'année 2016 particulièrement funeste, la famille d'Alan Rickman confirme aujourd'hui le décès du comédien britannique des suites d'un cancer (tout comme son père, décédé d'un cancer du poumon en 1952 alors qu'Alan Rickman n'avait que huit ans).
Comédien de théâtre ayant rejoint la Royal Shakespeare Company dès la fin des années 1970, le grand public le découvre notamment au cinéma grâce à ses rôles de vrais ou de faux « méchants » (soulignés par sa voix caverneuse et une diction lancinante la rendant inquiétante -- qu'il prêtera notamment au personnage de Marvin, le robot dépressif du film H2G2: le Guide du voyageur galactique) : ainsi, s'il était prompt à l'autodérision (notamment lorsqu'il interprétait, dans Galaxy Quest, un comédien shakespearien raté engagé dans une série de science-fiction), il reste dans les mémoires pour avoir prêté ses traits à l'infâme Hans Gruber dans Piège de Cristal, au shérif de Notthingham dans Robin des Bois, prince des voleurs aux côtés de Kevin Costner ou encore au juge Turpin dans Sweeney Todd: Le Diabolique Barbier de Fleet Street de Tim Burton, avant surtout d'être indissociable du rôle du sombre professeur de potions Severus Rogue, tenu pendant dix ans dans la saga Harry Potter (avec le soutien de J. K. Rowling, alors que le rôle était initialement promis à Tim Roth).

Mais si la filmographie d'Alan Rickman (près de 70 rôles en plus de 25 ans de carrière) en faisait un personnage sombre et plutôt inquiétant, sa vie privée était notamment animée par un solide engagement politique un tantinet plus généreux. Issu d'un milieu très populaire (son père était ouvrier, sa mère femme au foyer, aux côtés de deux frères et une soeur), Alan Rickman disait être « né avec sa carte du parti travailliste » en Grande-Bretagne et avait construit sa vie aux côtés de Rima Horton, professeure d'économie et conseillère du parti travailliste, avec qui il vivait depuis plus de 50 ans (ils s'étaient rencontrés adolescents et ne s'étaient jamais plus quittés depuis). Et s'il considérait que « les dons pour la comédie comme un simple hasard génétique », il estimait aussi que ces dons « imposaient une vraie responsabilité » à ceux en étant dépositaires. Une conviction qu'on retrouvera dans son prochain et dernier film, Eye in the Sky (à paraitre), traitant notamment du recours aux drones dans les conflits armés.

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