Une histoire bouclée en une saison pour Watchmen

C’est sans doute l’une des séries les plus attendues de cette fin d’année : le pilote de la première saison de Watchmen a été diffusée hier soir sur HBO – suivi d'une diffusion en France dès ce soir sur OCS. Et très ouvertement, la série de Damon Lindelof (qui signait déjà Lost ou The Leftovers) entend manifestement susciter un certain questionnement chez le spectateur.

On le sait, la série s’inspire de l’univers imaginé par Alan Moore et Dave Gibbons dans leur roman graphique Watchmen : le comics se déroulait au milieu des années 1980 et installait une uchronie dans laquelle Richard Nixon aurait été réélu à la présidence des Etats-Unis après une victoire au Vietnam. La série se déroule en septembre 2019, Robert Redford est président des Etats-Unis depuis 30 ans et l’uchronie qui en découle dévoile des Etats-Unis manifestement fracturés : le président est un « progressiste » convaincu (qui a fait passer des lois écologistes, régulé la vente d’armes aux Etats-Unis, et où la police n’est armée qu’au prix de moult démarches administratives), alors que parallèlement, dans les campagnes américaines, l’extrême droite se développe et prend notamment la police pour cible (les policiers sont masqués, leur identité est tenue secrète pour ne pas menacer leur famille), emmenée par une énigmatique « Septième Kavalerie » qui se pose en héritière de Rorschach, radicale et refusant tout compromis.

Fort des sujets abordés, évidemment très actuels mais aussi très clivants, Damon Lindelof considère derechef que « la série ne plaira pas à tout le monde » – avec le risque que ça implique en termes d’audience.
Et à ce titre, cette « première saison de Watchmen boucle une histoire complète ». Selon le producteur, si le succès d’audience est au rendez-vous, d’autres saisons pourraient suivre (et l’équipe de production a des idées susceptibles d’être développées). Mais dans l’immédiat, les spectateurs des neuf épisodes de cette première saison découvriront donc une histoire dans son intégralite – qu’on sera sans doute curieux de découvrir puisque selon le producteur, elle prend la forme d’un « puzzle complexe qui se met en place lentement et ne dévoile sa vision d’ensemble que très progressivement ».