Disney prend le contrôle d'Hulu pour étoffer son offre pour les publics adultes

La concentration du secteur des plateformes de divertissements numériques se poursuit. Parallèlement au lancement de Disney+ pour les familles, Disney prend le contrôle de la plateforme Hulu pour étoffer son catalogue de contenus plutôt sombres.

On connait les enjeux économiques qui se jouent actuellement sur le marché des « plateformes de divertissements numériques », et la concurrence y est particulièrement féroce entre les principaux acteurs de la SVOD. C’est à celui qui captera le plus grand nombre d’abonnés pour étouffer la concurrence, et à ce jeu, Disney peut compter sur ses moyens colossaux. Le groupe Disney annonce ainsi prendre le contrôle de la plateforme Hulu, pour renforcer son offre de contenus destinés à un public adulte – en complément des contenus familiaux de la plateforme Disney+ à venir en novembre prochain et des programmes sportifs de l’ESPN+ (incluant les diffusions de compétitions d’esport).

Hulu

Cette prise de contrôle n’est sans doute pas une surprise : dès 2009 via sa filiale ABC, Disney prenait une première participation dans le capital d’Hulu, la renforçait via l’acquisition de la Fox et le mois dernier, Disney augmentait encore sa participation dans la plateforme en rachetant les parts de AT&T WarnerMedia pour 1,43 milliards de dollars. Disney dispose aujourd’hui de 66% d’Hulu, aux côtés de NBCUniversal qui possède les 33% restant de la plateforme, et les deux groupes s’accordent donc aujourd’hui pour que Disney dispose du plein contrôle d’Hulu – et d’ici 2024, Disney pourra faire valoir un droit d’achat des parts de NBCU pour un montant minimal de 5,8 milliards de dollars et qui pourra être revalorisé en fonction des résultats d’Hulu dans les prochaines années.

Quelles conséquences faut-il y voir ? D’abord et globalement, sans doute que la concentration du marché se poursuit et que les petits acteurs du secteur ont vocation à se faire assimiler par les gros (les 26,8 millions d’abonnés d’Hulu rejoignent donc la base de clientèle de Disney, qui table sur un objectif de 60 millions d’abonnés d’ici 2024). Plus spécifiquement, Hulu y voit aussi l’occasion de se déployer mondialement : jusqu’à présent, la plateforme n’est officiellement accessible qu’aux Etats-Unis et ses créations originales sont donc distribuées dans le reste du monde via des partenariats (en France, notamment sur OCS ou Amazon). Et de son côté, Disney peut aussi continuer à diversifier son catalogue et y intégrer les séries originales d’Hulu – qu’on sait très éclectiques puisque la plateforme produit à la fois The Handmaid's Tale : La Servante écarlate (et son univers particulièrement oppressant), Future Man (et ses délires foutraques), Runaways (adapté de la licence Marvel), ou encore la très belle The First (qui mêle drame familial et conquête spatiale, portée par Sean Penn), et en attendant prochainement la reprise de Veronica Mars et Catch-22, la prochaine série (antimilitariste) de George Clooney. De quoi, peut-être, rendre l’offre de Disney (encore) plus attractive et (encore) contribuer au phénomène de concentration du secteur ?

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