OCS fait évoluer ses chaînes et son offre de contenu

On le sait, OCS, la plateforme de vidéo à la demande d’Orange, est en pleine période de « transition » : OCS revendique certes trois millions d’abonnés mais est aussi lourdement déficitaire (selon les Echos, la plateforme aurait accumulé « entre 400 millions et 500 millions d'euros de pertes depuis son lancement ») et depuis plusieurs mois, Orange cherche à céder sa plateforme à un repreneur – qui reprendrait donc OCS avec ses dettes, obligeant Orange à verser une soulte dont le montant ferait encore l’objet de négociations. Pour ne rien arranger, le contrat historique qui unissait OCS à HBO arrive à terme en cette fin d’année et privera donc la plateforme dès début 2023 du cœur de son catalogue et de son principal attrait – les séries HBO n'y seront plus disponibles, de Game of Thrones ou House of the Dragon à The Wire, les Soprano, Westworld ou Succession.

Dans ce contexte délicat, OCS annonce par voie de communiqué la restructuration de son offre. Jusqu’à présent, OCS s’articulait autour de quatre chaînes de flux : OCS Max, OCS City, OCS Choc et OCS Géants, en plus de sa plateforme de SVoD.
À partir de ce 12 janvier 2023, les chaînes OCS City (où étaient diffusées historiquement les séries de HBO) et OCS Max (dédiée au cinéma à grand spectacle) ont vocation à disparaitre pour être remplacées par une nouvelle chaîne baptisée OCS Pulp, présentée comme « la chaîne des sensations fortes et du cinéma indépendant ». Parallèlement, OCS Max et OCS Géants resteront respectivement la chaîne du « grand spectacle pour toute la famille » et la chaîne des grands classiques du cinéma. Evidemment, la plateforme de SVoD reste disponible.

Avec le départ des contenus de HBO, quid du contenu à venir sur OCS ? La plateforme présente une programmation articulée autour de trois axes principaux. D’abord la place faite au cinéma français (grâce à ses investissements, OCS peut diffuser une partie de son catalogue dès six mois après les sorties en salle), incluant des films comme Notre Dame Brûle, Qu’est-ce qu’on a tous fait au Bon Dieu ou Boite Noire. Ensuite, un catalogue de films internationaux incluant par exemple prochainement le film de science-fiction Vesper Chronicles (beau succès critique) ou Everything everywhere all at once et son approche astucieuse du multivers. Et enfin OCS continue de miser sur les séries, dans le cadre de diffusions négociées au cas par cas avec les producteurs. OCS diffusera ainsi par exemple la saison 2 de la série steampunk The Nevers (une série HBO manifestement sauvée puisque OCS a déjà diffusé la première saison) ou l’ultime The Handmaid’s Tale (Hulu), mais aussi la mini-série britannique d’espionnage A Spy Among Friends avec Damian Lewis et Guy Pearce, la série de science-fiction The Lazarus Project (produite par Sky Max) ou les saisons 1 et 2 de la série suédoise Blinded. S’y ajoutent également les séries originales et/ou produites par OCS (les séries OCS Originals et OCS Signature) plus ou moins marquantes – OCS a notamment signé les plutôt savoureuses Irresponsable (sur la paternité) et 3615 Monique (sur les débuts du minitel rose), mais aussi l’inégale Missions. Pour l'avenir, la plateforme annonce aussi notamment Septième Ciel, une love story au troisième âge qui sera diffusée sur OCS Pulp à partir du 19 janvier, ou la saison 2 de Sentinelle, série solide et plusieurs fois primée sur l’Opération Barkhane des troupes françaises au Mali.

En attendant de découvrir comment se réorganisera de l’offre de streaming en France dans les mois à venir (on sait qu'au moins une partie du catalogue de HBO sera diffusée en France par Amazon Prime ; selon la rumeur Canal+ pourrait reprendre OCS et l’intégrer à sa propre offre de contenu ; la plateforme Salto a perdu une partie de ses soutiens et est à vendre), on sera curieux de suivre les évolutions d’OCS sans HBO et les éventuelles conséquences sur sa courbe d’abonnés.